MOTHERHOOD
45 petits jours nous séparent de leur première bougie, 321 jours qu'Elisa & Louise ont fait de moi une maman, dix mois et quinze jours que notre quotidien n'est que révolution et amour fou.
Jamais je n'aurais soupçonné une telle puissance d'amour envers ces deux petits êtres, jamais je n'aurais pensé être un jour aussi lié inextricablement à une personne, jamais je n'aurais imaginé être capable d'aimer autant, si intensément. C'est un amour complètement différent de celui que je porte envers ma famille ou mon mari que j'aime pourtant si passionnément. C'est un amour de mère pour ses enfants, si nouveau pour moi et si grand que j'ai l'impression parfois que mon coeur va exploser.
Pour certaines, cet amour maternel fut présent dès leur grossesse voir même avant. Pour moi il est venu bien plus tard, bien après l'accouchement, une fois qu'on fut rentrés à la maison, que j'ai pris mes marques et repères dans mon nouveau rôle de maman, que j'ai appris à les connaître... Elles étaient si minuscules et fragiles, elles m'intimidaient, j'avais si peur de mal faire. Je me suis bridée au tout début et puis la digue a rompu et le flot d'amour infini m'a envahi. Je m'en souviens bien c'était un soir d'automne, et j'ai chuchoté à Cédric alors qu'elles dormaient paisiblement entre nous dans notre lit, "je les aime si fort".
Depuis je me sens bien dans mon rôle de maman, à l'aise avec mes deux bébés, une sensation de plénitude béate. Et pourtant je n'ai jamais été aussi fatiguée de toute ma vie, cette immense fatigue qui ne nous quitte pas malgré des bébés dormeurs qui ne nous réveillent plus la nuit depuis maintenant plusieurs mois et font des belles siestes de 2H plusieurs fois par jour. Et à cette fatigue lancinante s'ajoute pleins de sentiments contradictoires. Je doute, chaque journée qui passe, sur l'éducation de mes filles, est-ce que c'est la bonne chose à faire ? La bonne attitude, la bonne réponse à avoir face à ces deux bébés ? Je lutte pour trouver la bonne balance entre le boulot et les bébés, et j'en suis venue à moins aimer mon travail qui m'empêche de passer le temps souhaité avec mes filles comme je le voudrais. Je suis frustrée quasiment tous les jours quand je vois les heures défilées, ma to-do-list qui ne bouge pas et ce temps qui m'échappe encore et toujours, beaucoup plus vite maintenant que je suis mère. Et puis ce corps post-partum, dans lequel je ne me reconnais pas, je ne m'y sens pas bien et que j'ai dû mal à apprivoiser.
Voilà la maternité dans toute sa splendeur, sa puissance, ses contradictions. Être mère n'est pas facile, ni inné, j'apprend tous les jours, je tâtonne mais j'avance le coeur gonflé d'amour avec la certitude que mes filles sont ma priorité désormais et malgré tous les doutes et appréhensions je suis bien dans mes baskets, dans mon rôle de maman, heureuse avec ces deux petits êtres à mes côtés.
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