NOTRE TROISIÈME ANNÉE COMME PARENTS DE JUMEAUX



Désormais comme chaque année, fin septembre c'est mon petit moment à moi pour faire le bilan de cette nouvelle année écoulée comme parents de jumeaux. Alors que cette troisième année s'achève je ne sais plus trop si on peut encore dire que nous sommes des jeunes parents, en tout cas nous avons encore appris de nouvelles choses sur nos deux petites personnes favorites, remiser au placard des trucs et astuces qui marchaient jusqu'à présent et inventer de nouvelles routines pour rendre le quotidien avec elles bien meilleur. 

Au cours de cette troisième année, allant donc de leur 24 au 36ème mois de vie, nous avons découvert le fameux concept du "terrible two"... Eh bien les amis je peux vous dire que toutes les légendes qui tournent autour sont VRAIES !!! Nous avons dégusté comme jamais leur phase "d'affirmation", pour rester positifs alors que tu as juste envie de dire que c'était de l'opposition tous les jours, et je peux vous dire que je n'ai absolument pas hâte de me retrouver à l'adolescence avec elles ! Ce fut sincèrement l'année la plus difficile de toute, je sais je dis ça chaque année qui passe mais celle-ci était vraiment vraiment douloureuse. Car en plus de la phase affirmation de soi typique chez tous les enfants de cet âge, en alternance chez les jumeaux, te laissant aucun répit à toi parent, nous avons eu aussi à gérer la première scission gémellaire entre elles, cette affirmation de soi en tant qu'individu l'une par rapport à l'autre, et ce fut déchirant à regarder et à arbitrer constamment. Mes deux bébés qui étaient si proches et si complices se sont haïs l'une et l'autre si fort, sans pour autant comprendre ce sentiment de haine qui les dépassait complètement, et nous aussi par la même occasion, elles se sont donc transformées en deux boules de nerfs qui explosaient à la moindre contrariété, se griffant, se mordant, s'arrachant les cheveux. Période atroce donc. Heureusement, le temps passe, le cerveau mature et l'école commence pour notre plus grand bonheur, nous permettant ainsi de retrouver nos deux petites filles bien plus calmes et apaisées. Et ça parents de jeunes jumeaux qui passeront par ici c'est vraiment l'information la plus importante à retenir : tenez le coup, la tempête prendra fin dès la rentrée à l'école !! 

J'ai cessé d'écrire par ici pendant toute cette période car c'était trop dur à vivre et je n'y aurais laissé que des complaintes. Comme je veux ce blog un reflet positif de la parentalité gémellaire afin de vaincre cette vague de panique qui peut te submerger quand tu apprends que tu as deux haricots dans ton ventre, j'ai pensé vous faire un résumé des trucs et astuces qui ont marché chez nous et nous ont permis de survivre au "terrible two" x2.

Primo : La patience est la clé dans cette période.
Patience pour accepter la colère de ton enfant parce que tu as ouvert machinalement le pot de yaourt à sa place, patience pour accepter de regarder ton enfant se démener à mettre tout seul son tee-shirt refusant toute aide alors que ça fait 15min qu'il est dessus, patience pour toutes les nombreuses colères à se rouler par terre que te fera ton enfant ou les disputes toutes les 30 sec entre fratrie. Mais pour que ton stock de patience soit encore bien rempli après 6mois de colères répétitives il faut que toi, parent, tu sois zen et bienveillant, donc les temps "adultes uniquement" sont plus que recommandés en ces temps difficiles. Nous avons instaurés avec mon mari une escapade en amoureux par mois depuis juin et nous nous y tenons fermement comme une moule à son rocher, nous permettant ainsi de souffler et de se reconnecter en amoureux pour rentrer à la maison en étant de meilleurs parents. Le sport pour décompresser ça marche aussi mais perso j'ai pas encore réussi à m'y remettre !

Deuxio : La persévérance est un indispensable de cette période.
Persévérance dans tes principes d'éducation et c'est là que le bât blesse quand tu répètes pour la millième fois une chose à ton enfant avec clairement l'impression de parler à un mur, le découragement peut te donner envie de baisser les bras et faire une entorse à tes principes. Tout à fait excusable par moments, je te conseille néanmoins de persévérer car malgré la sensation d'être une huitre fermée, l'enfant assimile l'information que tu lui transmets, il a juste besoin qu'on lui répète beaucoup de fois pour complètement l'intégrer. Et quand un jour le déclic se fait dans son cerveau et que tu as juste besoin de lui dire une fois : "viens te laver les mains avant de passer à table" toi parent tu as clairement envie de te déhancher très fort et la sensation de bonheur qui t'irradie à ce moment-là est juste inestimable, promis ! Les tableaux de rituels "à faire"/ "fait" où l'enfant déplace la petite icône de la tâche à effectuer (comme prendre son bain, mettre son pyjama, se laver les dents etc) une fois celle-ci faite a très bien marché chez nous et a permis de limiter quelques crises de colères, vous pouvez le trouver ici.

Tertio : Verbaliser et câliner
Mes filles se sont mises à parler très tard, elles nous font des phrases complètes depuis leur rentrée à l'école seulement, donc toute cette période où les émotions prennent le dessus dans leur petit cerveau, mettre des mots sur ce qu'elles ressentaient était primordial pour nous sachant qu'elles même en étaient incapables. Pour cela le livre "La Couleur des Émotions" nous a beaucoup aidé, c'est d'ailleurs le mot "colère" qui revenait le plus souvent dans leur vocabulaire. Et puis proposer un câlin systématiquement dès qu'elles faisaient une crise était aussi important pour nous. Et cela malgré le fait où parfois tu as sincèrement l'impression que l'enfant se moque de toi ! Elles nous rejetaient très souvent, on laissait passer quelques pleurs puis on les serrer fort avec le doudou et la crise se calmait de suite. Aujourd'hui dès qu'elles commencent à chouiner je leur demande de suite : "qu'est-ce que tu ressens ? dis les mots stp" le fait de réfléchir à leurs émotions stop de suite le début des pleurs et quand elles ne sont pas capables de dire ce qu'elles ressentent elles nous demandent un câlin... c'est dans ces moments-là que je me dis que j'ai pas tout raté !

Quartio : Savoir être ferme et poser les limites
Un point qui m'a longtemps fait défaut et pour lequel j'ai eu du mal à me positionner. C'est quand j'ai compris que le ton de ma voix et la persuasion que je mettais en indiquant l'interdiction faisait toute la différence que la situation est devenue bien plus claire par la suite. Quand je leur dis "stop" il ne faut pas s'accrocher à la ferme métallique de notre plafond face à leur chambre sous peine de faire une chute de 3m de haut, mon ton est catégorique et il faudra passer sur mon corps mort pour qu'elles aient un jour une autorisation pareille, elles savent donc qu'il n'y a pas de tergiversation possible. Quand je leur dis "stop" il ne faut pas monter sur le coffre à jouet et sauter dans le tas de peluches, ma conviction est bien moindre, les risques étant mineurs et au fond de moi les voir agir ainsi m'amuse beaucoup, du coup elles le savent tout aussi bien et transgresse mon interdiction sans vergogne. Eh bien ce genre de situations peut s'appliquer à tous les types de "stop" du quotidien. L'enfant sait exactement quand il peut dépasser les limites ou pas au simple ton et conviction de notre voix.
Autre exemple où l'opposition de l'enfant est dangereux pour lui, la sécurité routière. A cet âge sortir en ville avec des jumeaux, seule et sans poussette relève du parcours du combattant. Un jour, Elisa a couru très vite sur un long trottoir, malgré mes "stops" hurlés derrière elle, elle ne sait pas arrêté au croisement et a traversé sans regarder. Heureusement il n'y avait pas de voitures qui passaient à ce moment-là. Le temps que je la rattrape avec sa soeur que j'ai choppé sous mon bras pour aller plus vite, je suis passée par toutes les émotions, colère, panique, peur, soulagement et finalement quand je me suis retrouvée face à elle, avec un instinct premier de lui crier très fort dessus j'ai juste réussi à baffouiller "j'ai eu si peur pour toi" et j'ai pleuré quelques larmes. Et l'enfant et sa formidable empathie a ressenti ma panique et a pleuré très fort. Depuis elle a très bien compris qu'il fallait s'arrêter à chaque fin de trottoir et je crois que cette leçon a été bien meilleure que tous les cris ou punitions que j'aurais pu trouver au fait qu'elle m'ai désobéi.


Cinco : Accepter la situation
Malgré toute ta bonne volonté de parent bienveillant et actif dans l'éducation positive il y aura des moments où ton enfant dépassera vraiment les limites et où toi même tu ne contrôleras plus tes émotions. Les cris alors retentiront. C'est normal et rien de bien dramatique en soi. Dans ces moment-là c'est les dessins animés qui sont devenus un tampon dans notre famille. J'en avais déjà parlé sur insta en juin dernier, où je reconnaissais que pour leur âges elles regardaient trop d'écran, parfois deux sessions, le matin et le soir, de 40minutes les mauvais jours, mais avec le recul maintenant que cette période est derrière moi je ne regrette pas qu'elles aient un peu trop abusé de Dora me permettant ainsi de conserver un peu de ma santé mental. Et pour les détraqueurs qui m'avaient jugé comme une mère horrible sous ce post, sachez que ce mois-ci elles ont dû regardé en tout 5 épisodes de 20 min et qu'il n'y a aucune forme d'addiction à l'écran dans notre foyer. C'est juste que la période du terrible two est vraiment difficile, encore plus quand on a des jumeaux, et que tout dérivatif qui permet de faire baisser d'un cran la tension familiale est bon à prendre, en restant vigilants bien évidemment.


Dans neuf jours on soufflera leurs 3 bougies, une quatrième année à leurs côtés commencera. Je ne sais pas encore ce qu'elle va me réserver, je sais déjà qu'elle ne sera pas de tout repos et qu'il faudra s'adapter continuellement à leur développement mais je reste optimiste, il y aura quand même de bons moments à venir !

Et je vous laisse sur cette si jolie photo de Marion, pleine d'espoir, mes deux poupées courant vers l'arc-en-ciel.

Commentaires

Articles les plus consultés