LA SEPARATION GEMELLAIRE



La séparation de ses jumeaux. Je crois que c'est bien une des premières choses à laquelle on pense et cela dès la grossesse avant même qu'ils ne soient nés. En tout cas ce fut une de mes, nombreuses, préoccupations après la fameuse annonce et je me demandais souvent comment j'allais m'y prendre. Trois ans plus tard je tâtonne toujours sur ce sujet mais j'ai aussi pris un peu d'expériences et me voilà prête à vous partager quelques ressentis.

Tout d'abord une chose m'est certaine et ce depuis toujours : mes filles proviennent d'un seul même oeuf fécondé, elles partagent le même ADN,  elles ont passé 38 semaines ensemble dans mon ventre et se sont nourris au même placenta pendant tout ce temps. Une aussi forte proximité avant même la naissance laisse forcément des traces pour la vie avec une connexion entre elles et un besoin l'une de l'autre qui me parait plus fort qu'au sein d'une fratrie de singletons. Compte tenu de cette proximité primitive in-utero je n'ai jamais cherché à les séparer volontairement et je ne le ferais jamais. Je tiens fermement à respecter ce lien gémellaire qui les unis. C'est pourquoi dès leur naissance elles ont dormi les premiers mois dans le même berceau, puis dans la même chambre qu'elles partagent encore aujourd'hui. Nous avons tout prévu niveau ouvertures et électricité pour séparer leur chambre en deux et ainsi créer deux pièces séparées dans le futur, mais là encore nous attendons que ce soit une demande qui vienne d'elles, nous ne leur imposons pas pour le moment. Et nous appliquons cet état d'esprit à toutes les circonstances de la vie : crèche, école, weekend chez les grands-parents, nous respectons leur lien et nous les soutiendrons et les aiderons quand elles voudront se détacher l'une de l'autre.



La première scission gémellaire a eu lieu cette année au printemps, quand elles ont eu deux ans et demi, en tant qu'individu l'une par rapport à l'autre. J'en ai déjà un peu parlé par ici, mais cette friction fut d'une violence inouïe. Tous les jours elles passaient de la haine à l'amour en un quart de seconde. Extrêmement déroutant à observer, il fallait que l'on soit sur le qui-vive constant car elles pouvaient se mordre à sang si on intervenait pas très vite. Sachant que 30sec avant elles étaient en train de se faire un très gros câlin et que si on séparait celle qui était en train de mordre, la deuxième, "victime", nous réclamait sa soeur à l'instant même où elle était hors de sa vue ... Très difficile donc pour nous, parents, d'avoir une position claire sur le sujet, nous avons navigué en eaux troubles pendant toute cette période très éprouvante. C'est à ce moment que nous avons donc commencé les premières petites "séparations" quotidiennes, en amenant une seule par alternance faire les courses, acheter du pain, chez le docteur etc... Ce ne fut pas du tout évident. Celle qui restait avec l'autre parent faisait des colères à gros sanglots, réclamant sa soeur à grands cris, encore aujourd'hui je ne sais pas si c'était une si bonne idée au final car lorsqu'elles se retrouvaient elles s'aimaient / se détestaient tout autant. Par contre six mois plus tard, les petites séparations quotidiennes se passent vraiment très bien et on sent que ça leur fait du bien, chaque parent passant un moment de qualité avec l'enfant. Est-ce que c'est juste leur cerveau qui a grandi ou est-ce le fait d'avoir commencé un peu tôt et elles l'on inclus dans leur routine ? Je n'en sais rien, mais la différence entre 2ans et demi et 3 ans est flagrante. 

Autre exemple de séparation trop précoce qui s'est mal passé. A la crèche l'année dernière, il y avait des séances de musique, animées par un groupe extérieur qui venait tous les 15 jours. Les places étant limitées il y avait eu un tirage au sort et seule Elisa avait été choisie pour y participer. Il faut savoir qu'Elisa a un besoin plus fort de sa soeur que Louise, bien plus indépendante. Je crois bien que c'est typique chez les jumeaux et que tous parents peut dire lequel de ses enfants est plus dépendant de l'autre ! Eh bien il se trouve qu'Elisa se retrouvant toute seule pendant 45 min face à de nouveaux visages, s'est complètement braquée, elle a refusé de participer aux activités proposées et s'est cachée dans les bras de sa référante tout le long. Il s'est passé 3 séances avant que la crèche ne me parle du problème de comportement d'Elisa et que je leur explique qu'elle a un besoin très fort de la présence de sa soeur. Ils ont alors accepté Louise, exceptionnellement, dans le groupe afin qu'elle participe et par sa présence rassure sa soeur mais Elisa ne s'est réellement ouverte aux activités qu'à partir du mois de mai pour les 4 dernières séances. C'est pour dire combien le traumatisme de cette séparation trop brutale, qui peut paraître anodine à nos yeux d'adultes, après tout ce n'est que 45min dans une journée de 24H, a été imprimée en elle pendant quasiment une année. 

Forte de cette expérience à la crèche je me suis alors imposée pour l'école refusant catégoriquement qu'elles soient séparées. Le directeur nous a expliqué qu'ils ne séparaient jamais les jumeaux en PS mais il pouvait le proposer à partir du MS, avec l'accord des parents. Nous avons refusé tout go, arguant la théorie de Fabrice Bak à ce sujet qui explique que "effectuée trop tôt et imposée, cette séparation peut au contraire renforcer leur lien psychique parce qu’il leur manquera quelque chose : la présence de l’autre." Nos demoiselles se retrouvent donc dans la même classe et, un mois après la rentrée, nous savons déjà qu'elles ne passent pas les 3/4 quart de leur temps ensemble ! A la cantine elles mangent chacune à une table différente, Louise avec des copains, Elisa avec l'atsem, elles jouent rarement ensemble à la récréation et ne font pratiquement aucune activité en commun sauf lorsque c'est la maitresse qui réunie tous les enfants. Cette séparation est donc naturelle et surtout c'est elles qui en sont actrices, me rassurant dans mon choix de ne pas les séparer volontairement et de les laisser évoluer à leur rythme. Le soir j'ai mon coeur de maman qui est comblée quand je reçois deux mini-briefs de la maitresse pour chacune de mes enfants avec leur cahier de liaison individuel. Elles sont bien des individus à part entière et considérées comme tel à l'école leur fait un bien fou dans leur comportement à la maison. Depuis un mois, les colères entre elles sont bien plus espacées, elles sont plus complices, jouent beaucoup ensemble et le fait de se voir si peu à l'école leur crée un manque qu'elles comblent avec bonheur dès qu'elles mettent un pied dans leur chambre. 

Aujourd'hui à 3 ans, les séparations sont donc ponctuelles dans notre quotidien, pour aller faire des courses ou aller chez le docteur. A l'école, malgré le fait qu'elles soient dans la même classe, elles se voient très peu, permettant une bien meilleure relation à la maison. On commence tout doucement à envisager un premier weekend tout seul chez les grands-parents cet hiver. Pour le moment on ne fait qu'en parler pour préparer le terrain, restant à l'écoute des besoins de nos filles. On a opté pour une séparation progressiste les respectant en tant qu'individu ET jumelles, choix qu'on ne regrette absolument pas.



Photos : Marion Heurteboust

Commentaires

  1. Bonjour,
    Etant moi-même jumelle, je trouve que vous avez parfaitement bien décris le lien particulier qu’il y a entre jumeaux : il est si fort !!
    J’ai été dans la même classe que ma soeur jusqu’en terminale. C’est nous qui voulions rester ensemble. On faisait nos devoirs ensemble, on révisait nos contrôles aussi ensemble. Sur ce dernier point, c’était vraiment super pratique !!! Nous avions nos amis en commun aussi. Pour autant nos parents ont toujours fait attention à nous considérer comme individu et non comme « les jumelles ». Je pense que c’est une des raisons pour laquelle nous souhaitions rester ensemble et que tout se passait bien !
    Dans tous les cas, je suis tellement heureuse d’avoir pu passer 18 ans non stop avec ma soeur, on a un lien tellement fort !!!
    J’espère que tout se passera bien pour vos filles également, mais il me semble que cela soit bien parti ! ��
    Bonne continuation !!

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  2. Je voudrais vous dire à tous que j'ai réussi à mettre fin au problème du divorce et à rétablir mon mariage. Je ne sais pas ce qui est arrivé à mon mari qu'il a demandé le divorce, j'ai essayé de le convaincre de ne pas le faire, mais il n'a pas voulu écouter, je n'avais pas d'autre choix que de chercher de l'aide partout où je pouvais penser. Et je suis allé jusqu'à contacter DR DAWN et maintenant je suis content de lui avoir demandé de l'aide. Sans l'aide du Dr DAWN, je ne sais pas ce qui serait arrivé à mon mariage car j'aimais mon mari et je ne pouvais pas supporter de le perdre. Le sort a fonctionné comme par magie, mon mari a changé et a commencé à montrer de l'amour au lieu du divorce qu'il envisageait. Je suis trop heureux que tout soit en place pour moi maintenant. Je recommanderais volontiers le Dr DAWN à tous ceux qui ont des problèmes de mariage ou de fertilité. Si vous avez besoin de l'aide d'un véritable lanceur de sorts dans n'importe quelle situation, contactez le Dr DAWN sur WhatsApp : +2349046229159
    Ou par e-mail : dawnacuna314@gmail.com

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