EST-CE QUE C'EST DUR D'AVOIR DES JUMEAUX ? VOL.2


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La dernière fois que je m'étais posée cette question les filles avaient 8mois, petite période bénie où l'enfant dort la nuit, a intégré un bon rituel pendant la journée, goûte à tout dans le cadre de la diversification mais ne marche pas ou ne parle pas encore et tu peux en faire à peu près tout ce que tu veux ! Oh quelle chouette période que c'était et moi qui innocemment pensé avoir mis toutes les difficultés du début derrière moi ... grande naïve que j'étais ! Ce n'était en fait qu'une trêve pour mieux attaquer les prochaines difficultés des mois qui suivent !

Alors cet article, à presque 24 mois, sera un peu moins bisounours que le premier, désolée les futurs parents de jumeaux qui passeront par ici, mais alors que ces demoiselles se sont avérées être de véritables lionnes sauvages en herbe, il faut bien que j'ai un espace quelque part pour exulter tout ça ! 

Bon clairement la réponse à la question posée en titre est un grand "HELL YES !" . C'est compliqué, c'est éreintant, ça te laisse sur le carreau telle une vieille serpillère mal essorée le soir une fois qu'elles sont couchées. Ah ! l'heure du coucher, ce moment béni de la journée où tu ne les entend plus et où tu peux enfin souffler et décompresser de la journée. Enfin quand elles décident de dormir toute la nuit c'est mieux pour pouvoir prendre des forces pour le lendemain, parce qu'en ce moment j'ai un enfant sur deux, quand des fois ce n'est pas les deux en même temps, qui a décidé que dormir c'était pour les faibles et qui se réveille toutes les nuits à 1H du matin pour ne se rendormir qu'à 4H du matin ... Cette bonne tranche horaire qui est sensée être celle pour le sommeil profond et réparateur, est clairement ratée par chez nous et ça te laisse une gueule de bois le lendemain pire que la plus grosse de toutes les cuites (bonjour la trentaine !). Pourquoi l'enfant ne dort pas ? That's the question ! Il semblerait qu'elle soit en manque de ses parents dû à une trop grande dose de crèche journalière, alors c'est câlin et bisous à gogo au creux de notre lit pendant ces trois longues heures nocturnes. Il y a pire comme sentence je vous l'accorde, mais dormir vraiment ça serait chouette aussi ! 

En dehors de toute cette fatigue dû à la logistique de s'occuper de deux enfants du même âge, surtout quand ils marchent et que l'un part à gauche et l'autre à droite, que la période du non à commencé et qu'il faut marcher sur des oeufs constamment pour éviter une crise de nerfs collective (et deux bébés qui hurlent ça te prend clairement très vite la tête), ce que je trouve le plus dur d'en le fait d'avoir des jumeaux c'est cette division constante de mon attention et de mon coeur de maman.

Pour celles qui comme moi sont rentrées dans la gémellité par la grande porte sans avoir eu de premier(s) enfant(s) avant, c'est un peu un choc frontal qui s'opère. Nous n'avons pas eu le temps de s'acclimater doucement à ce nouveau rôle de parent, d'avoir des moments cocooning avec ce premier bébé tant désiré, de prendre le temps de le regarder grandir, de l'accompagner pleinement et à 100% rien que pour lui. Quand on a des jumeaux pour la première fois on se retrouve confronté directement à la problématique des familles nombreuses, du partage du temps pour chaque enfant, de gérer les disputes entre fratrie, d'un petit panier au supermarché on passe au caddie rempli à bord et tout ça c'est très lourd à digérer. On se retrousse les manches et on prend ses responsabilités de parents à bras le corps sans qu'on l'ai vraiment voulu au final. 

Dans ce partage de temps pour chaque enfant, je suis extrêmement nulle à la tâche et je traine cette culpabilité constante depuis presque deux ans maintenant. J'essaye d'être le plus équitable possible avec les deux, si je donne un bisou à l'une, je veille à ce que l'autre en ai un aussi pas longtemps après, je tente de leur montrer mon amour identique que je leur porte à chacune tout en veillant à respecter leur individualité pour ne pas les écraser dans leur gémellité. Quelle angoisse cette balance perpétuelle ! Malgré tout, parfois j'échoue, et il m'arrive très souvent lorsque je passe un moment complice avec l'une des deux, de croiser le regard de la deuxième qui nous regarde un peu en retrait, une lueur à la fois de tristesse et d'envie dans ses yeux. Et là immanquablement mon coeur de maman se brise, alors je tente de me rattraper je me précipite sur ma deuxième délaissée pour la faire rire aussi, mais c'est du coup la première qui ne comprend pas pourquoi subitement je la laisse tomber pour sa soeur. Et c'est un cercle sans fin. Et tout ça c'est tellement dur et pesant à gérer au quotidien. C'est d'ailleurs un poids que seuls des parents de jumeaux peuvent connaître car lorsqu'on a des enfants de différents âges, il est possible de rattraper ces moments de complicité en faisant des activités adaptées à chaque enfant. Un jeu avec l'aîné quand le plus petit fait la sieste par exemple. Avec des jumeaux c'est impossible car ce sont deux enfants du même âge, qui ont des réactions quasi identiques et des besoins au même moment. Combien de fois je me suis retrouvée dans leur chambre à changer un bébé pendant que la deuxième pleurait en attendant que je m'occupe d'elle. J'avais beau lui dire "maman arrive, je termine avec ta soeur, je suis là etc", mon enfant n'en avait rien à faire, à cet âge c'est juste ma présence qui compte et pas les mots. Et dans ce genre de situation cela ruine aussi bien le moment de partage avec bébé 1 qu'on est en train de changer qu'avec bébé 2 qui ne comprend pas pourquoi il doit attendre son tour.  Et puis surtout c'est qu'une fois ce moment passé et bien il ne reviendra plus ! L'enfant grandit et ses besoins aussi, à nous parents de jumeaux d'être constamment sur la brèche pour ne rien rater.

Et c'est clairement pour tout ça qu'avoir des jumeaux c'est dur, vraiment très dur. 

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